Rio By Night
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 São Sebastião do Rio de Janeiro

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MessageSujet: Re: São Sebastião do Rio de Janeiro   São Sebastião do Rio de Janeiro - Page 2 EmptyLun 11 Nov - 10:09

Observant le rufian et allié me répondre, la vérité me semble aussi inaccessible que l'intimité de la Mère supérieure Da Silva. Mais mon sentiment profond reste que mon homme ne me mentirait pas. Mon regard croise alors celui de Riario et j'observe un instant son visage aussi fermé que les cuisses d'une vierge.

Je reviens sur Enrique, posant ma main sur son épaule avec un regard déterminé :
- "Je sais que je vous en ai toujours demandé beaucoup, surtout à toi, Compadre. Pardonnes moi d'avoir douté, je sais que tu as toujours été un compagnon fidèle. Alors même si la situation semble encore une fois désespérée, Aies confiance en moi...Encore une fois...", finis-je en serrant un peu son épaule avant de décoller ma main avec un sourire juvénile : "Et réponds au Minerva que je vais à leur rencontre. Tu viens avec moi, Riario...", finis-je en laissant Enrique digérer la nouvelle avant de revenir vers lui : "Tu vas devoir les tenir le temps de mon entrevue, Enrique. J'ai toute confiance en toi pour me seconder dans cette tache. Fais moi confiance, ils se tiendront tranquilles tant qu'ils auront un but commun. Et pour l'instant, ils en ont un...", dis-je avec un petit sourire rusé : "Fais nous affréter une barque, por favor..."

Sur ces mots je le laisse s'en retourner à l'exécution de mes ordres, alors que Riario s'épanche de son reproche, m'observant de la même manière que je venais de le faire avec Enrique. Je savais qu'il avait raison. Je ne pouvais pas laisser la méfiance parfois insensée de ma Maîtresse me faire prendre de mauvaises décisions et me mettre à dos les seuls alliés fidèles que je pouvais encore avoir.

Je soupire et étire un léger sourire triste à celui que je considérais maintenant comme un ami :
- Tu as raison. Je m'excuse de cet accès de suspicion...Je crois que ce Démon Français me rend nerveux, lui chuchoté-je pour rester assez discret, ...Et cette embuscade me rend plus méfiant et inquiet que je ne l'aurais cru..., avoué-je en baissant une seconde les yeux, ce qui ne me ressemble guère. Je relève malgré tout un regard déterminé vers Riario, en lui annonçant d'une voix plus ferme : Mais tu me connais. Je ne nous avouerais jamais vaincu. Nous allons découvrir le fin mot de cette histoire, et filer une bonne raclée à ce Seigneur, fut-il Dieu lui-même.... Je finis de le dévisager dans la pénombre humide et chaude du pont, et ajoute encore plus bas : "Tu sais pourquoi je suis venu jusqu'ici. Tu es le seul à qui je me suis confié. Tu sais aussi que je ne vous abandonnerais pas, même si notre victoire ici est...Vitale. Mais tu es dans le vrai. Je n'aurais pas dû me laisser distraire. Nous sommes tous du même bord. Je ne peux qu'imaginer tes craintes. Resteras-tu tout de même à mes côtés, malgré tout ce que tu sais ?"
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MessageSujet: Re: São Sebastião do Rio de Janeiro   São Sebastião do Rio de Janeiro - Page 2 EmptyMar 12 Nov - 10:44

Ostensiblement rasséréné par tes propos, Enrique s’éloigne sur le pont en délivrant ses ordres à son équipage bigarré :

- Navire en panne, Chaloupe à la mer, le capitaine rejoint le commandement de la Minerva! Allez, allez, on se bouge ! dit-il en tançant un français qui paraît déboussolé.

Riario, lui, reste silencieux tandis que tu fais amende honorable. Son regard semble froid, analytique. Sa tête se penche légèrement sur le côté lorsque tu lui rappelles ton allégeance à la Marquise Ferreira Rodrigues, comme étonné, puis cette expression disparaît de ses traits. Il n’a jamais été un grand expansif, et son verbe est rare, mais là c’est particulièrement évident. Il finit néanmoins par répondre à ta question finale, soudainement plus relâché :

- J’ai confiance en vous, capitaine. Et vous pouvez compter sur mon entière loyauté, car je sais que vous prendrez soin de vos hommes. Je connais l’exigence de la mission qui nous a été confiée et je ne vous faillirai pas.

Sur ces mots, vous gagnez la chaloupe qui est descendu sur les flots encore agités malgré le calme précaire qui fait suite à la tempête que vous avez affronté moins de trente minutes plus tôt. Les rameurs français font nage sous le commandement féroce de Riario et vous prenez la direction de la Minerva, qui mouille en compagnie des neuf autres navires de votre expédition. La traversée te semble interminable, alors que vous êtes chahutés de toute part par les vagues. Enfin, vous vous amarrez au navire amiral et gagner le pont avant de rejoindre la cabine du capitaine.
Assemblés autour d’une table, Estacio de Sa et les autres capitaines discutent de la stratégie pour faire tomber le Fort. Estacio s’exclame à ton arrivée :

- Ah, Sandro. Félicitations pour votre prise. On ne peut pas malheureusement pas en dire autant de Thiago Mendes. Son échec a sans nul doute donner l’alerte dans le Fort et nous devons nous attendre à des Français sur les dents prêts à nous combattre à présent . Nous devisions de la meilleure stratégie à mettre en place, puisque nous n’avons pas non plus de nouvelles de nos éclaireurs envoyés sur l’île.

Il marque une pause.

- Le capitaine Pedro Oliveira suggère d’encercler l’île et de faire jouer les canons. Le capitaine Amilcar Costa suggère lui de renvoyer des éclaireurs et de rester à distance des canons du Fort. Peut-être avez-vous une autre idée, capitaine Castro ?

Tous les regards se tournent alors vers toi.
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MessageSujet: Re: São Sebastião do Rio de Janeiro   São Sebastião do Rio de Janeiro - Page 2 EmptyMar 11 Fév - 14:57

Pendant le trajet, je reste silencieux, observant sans bouger d'un pouce la mer agitée qui semble contredire le calme des Cieux.

Enfin amarrés à destination, je monte prestement sur le pont du Minerva, visiblement pressé. J'emmène avec moi mon fidèle Riario, et c'est ensemble que nous entrons dans la cabine, où je trouve Estacio et les autres Capitaines deviser autour de la table.

J'écoute le discours d'Estacio sans attention particulière, regardant la carte tandis que mon esprit s'affaire à évaluer la distance entre notre Brick et la côte indiquée par l'Indien à qui j'avais soutiré ce fort improbable exorcisme de l'île. Lorsqu'il termine, je plisse quelque peu les yeux en les observant tous, les mains sur la table :
- Le plan demeure inchangé, selon vos ordres. Cette...Petite déconvenue ne devrait pas nous détourner de notre objectif. Je pense toutefois qu'il nous faut retarder quelque peu le débarquement de nos troupes. En attendant nous pourrions, si vous n'y voyez rien à redire, suivre les conseils du Capitaine Oliveira. Nous devons les encercler, et les tenir à notre merci. Dieu et notre Destinée se chargeront du reste. Nous débarquerons bientôt pour affronter les Français.

J'observe longuement Estacio, mais personne n'est dupe. Ce ne sont pas des propositions, mais bien des ordres à peine camouflés. Je n'ai ni le temps ni la patience de faire semblant, étant donné ce qu'il se passe. J'enchaîne directement en continuant de l'observer de mon regard sombre :
- Auriez-vous un instant à m'accorder, Commandant ?

Je l'attire hors de portée d'oreilles indiscrètes :
- Il faut que je rejoigne la côte avec le Brick que nous avons saisi...Puis imaginant qu'il va m'assommer de questions je prends les devants : Nous n'avons pas le temps d'en discuter. Le Capitaine du Navire était un serviteur obscur, tout comme moi, et sûrement le Capitaine de l'autre navire que Mendes à tenter de capturer. Le neveu de Villegagnon, le Seigneur de Bois-le-Comte, est lui aussi probablement un damné, d'après le récit de nos prisonniers Français et Indiens..., finis-je en le transperçant de mes pupilles vides, avant de reprendre sur un ton rapide et silencieux : Un mal obscur est à l’œuvre sur cette île. Et ils sont sûrement nombreux. Trop nombreux, et trop puissants, même pour notre armée. Mais un des autochtones connaît peut-être un moyen de les repousser. Je ne sais pas si cela fonctionnera, mais il s'agit sûrement de notre seule chance. Je serais de retour dans quelques heures. En attendant, tenez bon la barre...Et par tous les Diables, ne faites rien de stupide en mon absence...

Je m'arrête là dans mon explication succincte. J'attends moins son accord de principe pour aller sur la côte, que son assentiment quant au fait qu'il ne fasse rien de déplacé par rapport à mes ordres.

Une fois rassuré, je le salue avec déférence, et à moins qu'il y ait d'autres commentaires, je m'en retourne à la chaloupe. Il me faut maintenant naviguer avec mon équipage de fortune jusqu'aux rives d'une région inconnue afin d'y pratiquer un rituel dont je ne sais rien et qui n'avait que peu de chances de nous apporter le moindre avantage. Il était décidément une qualité que je ne pouvais que m'accorder encore en tant qu'être encore humain : mon optimisme sans borne.
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MessageSujet: Re: São Sebastião do Rio de Janeiro   São Sebastião do Rio de Janeiro - Page 2 EmptyMar 25 Fév - 13:48

La réunion avec les capitaines est une formalité, tous sont trop intelligents pour ne pas avoir compris depuis le début que les ordres, s’ils sont l’apanage d’Estacio de Sa, ne lui sont pas imputables dans leur décision. Le capitaine Amilcar Costa se renfrogne quelque peu, mais n’oppose pas plus de résistance que cela. Alors qu’Estacio de Sa accède à ta demande, vous tenez un conciliabule en aparté où tu lui fais part de ta volonté de gagner la côte. L’inquiétude se lit sur son visage et tu sens que ton discours sur les damnés le déroute quelque peu, lui-même n’étant pas vraiment au fait du monde qui se cache derrière celui qu'il connaît. Il accède cependant à ta requête, après avoir repris contenance :

- Vous avez toute ma confiance, Capitaine Castro. Nous allons encercler l’île et attendrons votre retour pour lancer l’assaut, dit-il avec une détermination fantoche qui ne repose que sur ta propre volonté.

Rassuré à minima sur l’influence que tu exerces sur le supposé responsable de votre expédition, tu regagnes le brick pour faire route vers une terre qui t’est inconnue.


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Le sable crisse sur le bois de la chaloupe alors que vos bottes s’enfoncent dans le sol meuble de la plage. Un vent fort, réminiscence de la tempête qui s’éloigne, fait claquer vos vêtements mouillés contre votre peau. Cinq de tes hommes, dont Riario, et deux indigènes t’ont accompagné sur la côte. Hormis ces deux derniers, tu peux sentir la nervosité des européens. L’obscurité ne parvient pas à masquer le mur de végétation qui vous fait face. Un mur dense, étendu sur toute la largeur de la plage de sable blanc et qui paraît parfaitement impénétrable. Votre odorat est pris d’assaut par des senteurs végétales qui prennent le dessus sur l’iode marin. Sur votre gauche, un pic granitique se dresse de toute sa hauteur à moins de cent mètres de votre position, comme une citadelle imprenable. Il pourrait tout aussi bien se trouver à des kilomètres te dis-tu devant le mur vert qui vous en sépare.

Cela ne décourage pas les deux indiens, qui indiquent la direction du pic en parlant dans leur langue et se mettent en marche pour vous emmener à leur suite.

- C’est par ici, traduit laconiquement Riario, tandis que tes hommes allument des torches qui vacillent dans le vent.

Sans guère d'autres choix à présent, vous suivez vos deux guides qui vous entraînent vers l’océan de verdure. Aussi étonnant que cela puisse paraître, ils trouvent un chemin dans le méli-mélo de troncs, lianes et buissons exubérant. Il suffit de vous enfoncer de quelques mètres pour que le ressac des vagues s’éteignent et laisse la place à tout un tas de sons inconnus. Cris d’oiseaux nocturnes, de créatures qui s’agitent dans les hauteurs d'arbres sans fin, et crissement perpétuel de mille insectes. Rapidement, la chaleur oppressante remplace les embruns pour coller vos vêtements à votre peau. Tu surprends les regards inquiets et nerveux de tes hommes devant cet environnement inconnu et oppressant. Même Riario semble avoir le plus grand mal à se maîtriser. Il en serait sûrement de même pour toi si tu ne ressentais pas une sorte d’appel incompréhensible qui vient de la montagne, Pau-nh-acuqua, comme le nomment les natifs Tupinambas.

Moins d’une heure plus tard, le sol s’élève en pente raide, signe que vous abordez l’escalade du Pic. La nature se fait moins foisonnante, mais tu n’as tout de même jamais vu autant de vert de ta vie. Imperturbables, vos guides tracent la route d’un pas alerte. Tes hommes fatiguent, et sans la puissance du sang de ta sombre maîtresse, il en serait sûrement de même pour toi. Riario s’adresse aux indiens qui lui répondent en montrant le ciel.

- Ils disent qu’on ne peut pas s’arrêter pour faire une pause, il faut arriver avant que le soleil ne se lève. Nous ne sommes plus très loin d’après eux.

Il vous faut pourtant encore deux heures avant d’arriver à l’endroit où souhaitent vous emmener les Indiens. Deux heures à crapahuter sur des sentiers étroits, glissants et dangereux. Parfois les arbres moins nombreux vous laissent à voir la baie et le brick qui vous a déposer ici, mais la plupart du temps la végétation forme un couloir opaque et déprimant. Lorsque vos guides s’arrêtent enfin, c’est dans une sorte de dépression dans la roche du Pic qui forme une cuvette. Ici et là, des sortes d’écuelles en bois sont disposés pour former un motif complexe. Les Indiens vous guident au centre de celui-ci.

Il n’y a rien d'autre ici. Pourtant, tout en vous laissant dans l’expectative, l’un des deux Tupinambas se met à piler des feuilles et des fleurs qu’il a ramassé lors de votre périple dans une écuelle, puis y met le feu à l’aide d’une torche. La verdure met du temps à prendre car humide, mais une odeur enivrante s’en échappe enfin. Une senteur agréable, qui te donne l’impression de chasser la fatigue tout en aiguisant tes sens. Un regard sur tes hommes te confirme qu’ils ressentent les mêmes effets. Trois d’entre eux s’asseyent, comme soulagés après votre longue marche.

L’autre autochtone saisit alors un couteau qu’il avait confisqué à l'un des soldats français sur le brick, et l’utilise pour s’ouvrir une estafilade dans sa main libre et faire couler quelques gouttes de sang dans une autre écuelle. Il en verse alors le contenu sur les cendres de leur feu improvisé, sang qui s’évapore dans un pschiiit léger. L’indien te tend ensuite sa lame et te montre une écuelle juste à tes côtés, comme pour t’inviter à copier son geste.

Tes hommes se tournent alors vers toi, dans l’attente de ta réaction.
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MessageSujet: Re: São Sebastião do Rio de Janeiro   São Sebastião do Rio de Janeiro - Page 2 EmptyMar 25 Fév - 15:57

Nos bottes foulent un sol encore inconnu, sauf des sauvages qui nous accompagnaient, qui eux semblaient très bien connaître ses terres. Mon allure de Chef sûr de lui tente de rassurer les mortels qui m'accompagnent, même si cette apparence est bien loin de ce que je peux ressentir. Je ne suis pas craintif, mais une forme d'oppression que tous doivent sentir se dégage de cet enfer vert. Comme me l'avait montré ma Maîtresse à maintes reprises, ce que l'on ne voit pas est bien plus effrayant que ce que l'on pouvait distinguer.

Riario s'en revient de sa demande aux indiens en m'annonçant que tout arrêt est désormais impossible. Grâce au sang qui coule dans mon corps, je ne ressens qu'une fatigue assez vague. Mais j'imagine l'état d'exténuation de mes hommes. J'hoche sombrement la tête, et tâche de leur montrer l'exemple, même s'ils ne pourront jamais vraiment le suivre. Mais l'exemple d'une figure inaccessible est toujours source d'inspiration...Cela aussi ma Sombre Maîtresse me l'avait enseigné.

Arrivés devant cette sorte de cuvette entourée d'un motif complexe d'écuelles. Je plisse les yeux et observe les indiens qui se mirent à préparer le plus naturellement du monde une mixture de feuilles et de fleurs qu'ils font chauffer pour finalement exhaler un fumet qui, il fallait le reconnaître, était assez agréable qui assez étrangement semblait dissiper cette fatigue qui nous pesait depuis quelques temps déjà.

Je ne peux toutefois m'empêcher d'observer les faits et gestes de ces énigmatiques sauvages avec circonspection. Je m'interroge sur les intentions réelles de ces "indiens". Etaient-ils réellement des alliés, ou était-ce un piège destiné à tuer ceux qui envahissaient leurs Terres ?

Je chasse ma méfiance en m'asseyant, faisant cercle avec les autres alors que l'un des indiens me tend le couteau qu'il vient d'utiliser pour verser son sang dans les cendres chaudes. Constatant que tous les regards se portent sur moi, je prends un temps de réflexion. Mais tout ceci n'était que mascarade. Je savais déjà ce qu'il me restait à faire. Peu importait les conséquences de ce rituel exotique et peut-être dangereux. Je ne pouvais me permettre de perdre cette bataille. Et cette étrange cérémonie, quel qu'en soit les conséquences, était mon seul espoir de victoire. Notre seul espoir.

Je prends fermement le couteau sans un mot, d'un mine résolue. Mes yeux noirs fixent un instant la lame française, constatant l'ironie que cette arme représentait. D'un geste vif j'enfonce la lame et la fait glisser lentement dans ma paume. Le sang rouge sombre, souillé de mes Ténèbres secrètes, coule dans l'écuelle. Je jette alors le liquide carmin dans les cendres incandescentes qui illuminaient l'Obscurité.
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MessageSujet: Re: São Sebastião do Rio de Janeiro   São Sebastião do Rio de Janeiro - Page 2 EmptyLun 16 Mar - 12:49

Ton sang se consume dans les braises et une odeur capiteuse vient soudainement envahir ton odorat. Tu fermes brièvement les yeux, et lorsque tu les ouvres de nouveau, le monde autour de toi a changé. Les Indiens tout comme tes compagnons portugais sont devenus des formes incertaines, aux contours floues. Comme s’il n’étaient plus de ce monde. Ou bien est-ce toi qui ne l’est plus ? Même le décor a adopté des contours flous. L’un des pans rocheux de la cuvette dans laquelle vous vous trouvez s’est ouvert sur l’entrée d’une sorte de tunnel naturel qui s’enfonce dans le pic que vous avez pour partie escaladé jusqu’ici.

L’appel que tu ressentais au cours de votre montée se fait à présent plus pressant, irrésistible. Quelque chose qui se trouve de l’autre côté de cette entrée t’appelle. Veut que tu le rejoignes.

Des sentiments contraires t’agitent : peur, excitation, curiosité et méfiance. Ton sang palpite plus fort dans ton cœur, à tes tempes. Sans pouvoir t’y opposer, tu fais un premier pas en direction du tunnel, puis un second, et un troisième jusqu’à franchir l’ouverture. Tu te retournes alors et l’entrée que tu viens de franchir est à présent scellée par de la roche. L’obscurité est totale. Tu allumes ta torche de secours, dont la flamme vient éclairer un conduit à dimension humaine qui s’enfonce dans le sol. Par acquis de conscience, tu poses ta main sur la roche qui s’est refermée sur ton passage et sa consistance ne laisse la place à aucune illusion. Sans autre choix, tu commences ta descente vers les profondeurs de ce Pão de Açúcar bien mystérieux. La pente est suffisamment douce pour ne pas glisser sur le sol humide, et tu te rends rapidement compte que tu descends en colimaçon.

Tu comptes intérieurement le temps et estime que ce sont dix minutes d’une marche prudente qui te font accéder à une petite salle en forme de dôme imparfait. Sur les côtés de celle-ci, des jarres antiques sont disposées en arc de cercle. C’est le seul mobilier de cette pièce étrange, mais tu remarques que le sol rocailleux est creusé de fins sillons désordonnés. Surtout, tu sens la présence qui t’a amené ici est désormais toute proche. A quelques mètres de toi, à l’exact opposé de ta position actuelle, un autre passage est creusé dans la roche. Comme un somnambule, Tu franchis ce second passage long de moins de cinq mètres et débouche dans une salle aux dimensions plus modestes. Rectangle de 5 mètres sur trois, son centre est occupée par une pierre de taille sur laquelle repose un corps allongé. Posés au pied de cet autel improvisé, une hache au manche de bois et à la lame de bronze. Un bouclier circulaire du même bois jouxte l’arme primitive.

La forme allongée est de petite taille et vêtue d’un simple tissu, serré au niveau des hanches par une ceinture de cuir. D’ici, tu peux remarquer que ses muscles visible sont atrophiés et les traits de son visage moyen-oriental  émaciés. Là s’arrête ton observation, car sa voix profonde s’adresse à présent à toi, sans que sa bouche ne forme le moindre mot. Sortilège ?

- Bienvenue à toi, Sandro Castro, même si tu amènes avec toi sur ces terres vierges un mal terrible.

Une pause au cours de laquelle tu as l’impression que ton esprit est victime d’une violation de ses secrets.

- Ainsi Tanaquil a fini par retrouver ma trace. Et sa convoitise ne s’est en aucune façon tarie, je peux lire son sang dans tes veines. Je l’ai senti quand tu t’es approché des côtes de ces terres. Elle n’a pas oublié.

Est-ce une forme d’amertume que tu sens dans ces propos. Des propos qui semblent d’ailleurs arriver directement dans ta tête !!!

- Oui, jeune mortel, amer je le suis. Car ce que j’ai tout fait pour protéger est désormais à nouveau en danger, et je n’ai plus aujourd’hui le pouvoir de le protéger.

Nouvelle pause.

- Aussi tout dépendra maintenant de ce que tu choisiras de faire. Maintenant, dis-moi jeune Sandro, que connais-tu de l’histoire des enfants de Caïns. Jusqu’où Tanaquil t’a enseigné les voies des non-morts ?

Silence. Que dois-tu faire ? Parler avec un fantôme ? S’emparer de la hache et détruire ce corps inerte ? Faire demi-tour et t’enfuir aussi vite que possible ?
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MessageSujet: Re: São Sebastião do Rio de Janeiro   São Sebastião do Rio de Janeiro - Page 2 EmptyLun 16 Mar - 17:02

Lorsque mes yeux s'ouvrent à nouveau pour y découvrir ce nouveau monde transfiguré qui s'étend à mes pieds. Je me demande un instant si par quelque maléfice je ne serais pas passé de l'autre côté. Si mon âme libérée de cette prison de chair n'avait pas atteint sa destination finale : l'Enfer.

Les formes floues et l'étrange scène s'estompe presque dans mon esprit face à cette invocation lancinante qui grandit en moi, inexorablement. Et malgré mon caractère résolu, je cède à cet appel qui m'attire tel le chant d'une sirène. Mes pas se dirigent vers cette caverne dissimulée dans ce monde mystique. Je descends pour atteindre une salle remplie de jarre. J'observe les sillons d'un air un peu hagard, avant de diriger mes bottes vers la salle qui semble être la source de l'appel. Le Diable m'attend-il dans cette pièce aux allures de tombeau ?

J'observe le corps, puis un frisson d'horreur s'empare de tout mon être lorsqu'une voix résonne dans ma tête pour me saluer. Je reste coi devant cette voix d'outre-tombe qui semble venir de ce corps mort. Mais ma Maîtresse m'avait trop bien éduquée pour que je ne sache pas que ce corps n'est pas mort, et que cette voix lui appartient bel et bien.

Malgré tout, les brumes de la sidération m'empêchent de répondre -ou est-ce encore un maléfice de ce Vampire sans âge ?-. Je me contente de bouger la tête pour observer la pénombre autour de moi.

Lorsqu'il finit par me demander ce que je connais de l'Histoire Cainite, je retrouve la parole, comme si l'on m'avait libéré d'un baillon invisible. Mon regard toujours affecté, je reste silencieux un instant à réfléchir à ses paroles dans l'Ombre, avant que ma voix ne finisse par résonner doucement dans ce tombeau invisible aux yeux des mortels :
- Je suis loin d'être un érudit. Mais j'en sais assez pour savoir que les Cainites sont aussi vieux que le mythe du Fils d'Adam qui sacrifia son frère. Ma Maîtresse, la Marquise  Catarina Ferreira Rodrigues du Clan Lasombra m'a enseignée que Cain fut le premier d'entre eux. Qu'il donna naissance à d'autres, qui créèrent des familles qu'ils nommèrent Clans. Et que Lasombra était le plus pur et le meilleur de ses enfants..., finis-je sans pouvoir empêcher toutes ces vérités de s'échapper de mes lèvres.

Je plisse les yeux, comme si ma conscience reprenait pied un instant, percevant les conséquences derrière son discours :
- Je ne connais en revanche rien d'une Tanaquil, bien que d'après vos paroles je pense qu'il s'agit d'une ancêtre de ma Sombre Maîtresse.  Je ne sais rien non plus de ce que vous pensez être la convoitise de son ascendance non plus que de la sienne. Je suis venu ici pour reconquérir ces terres aux Français, et si je ne me trompe pas les indigènes pensent que vous pourrez arrêter l'autre Vampire présent non loin d'ici...

Mes mon esprit est fasciné par les mots du vieux vampire. Je finis par ajouter avec toute une franchise aussi translucide que lorsque je parle à ma Maîtresse :
- Mais que devez vous donc protéger de si important que vous vous soyez enfermé dans ce tombeau ?
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MessageSujet: Re: São Sebastião do Rio de Janeiro   São Sebastião do Rio de Janeiro - Page 2 EmptyLun 6 Avr - 16:16

- Marquise  Catarina Ferreira Rodrigues… reprend-t-il d’une voix étrangement songeuse et atone, quel nom étrange. Enfin, j’ai quitté depuis si longtemps ces terres lointaines que celles-ci ont dû bien changé. Il reprend d’un ton plus ferme, cette fois-ci à ton intention. Ta maîtresse est Tanaquil, du moins elle l’était du temps où nous nous fréquentions. Nous nous sommes aimés malgré nos différences, mais le songe nous a séparé.

Il marque une pause, que tu interprètes comme une plongée dans d’anciens souvenirs.

- Assieds-toi, jeune mortel. Si Tanaquil t’a enseigné les voies des nôtres, mais elle n’a dû le faire que de façon parcellaire. Je vais t’en donner une vision tout autre. Une vision que bien peu d’entre-nous connaissent. A l’issue de mon récit, tu décideras de l’avenir que tu souhaites te donner.

Nouveau silence durant lequel tu te rends compte que tu t’es assis sans même y avoir réfléchi. Lorsqu’il reprend la parole, un étonnant mélange de sa voix et d’images vécues se forment dans ton esprit, comme si tu vivais toi-même la suite.

- J’ai été étreint à Enoch. Dans la tourmente du déluge, Enoch s’effondra dans l’outre-monde, et ses habitants errèrent de par le monde. Certains se retournèrent contre les infants de Caïn, tandis que d’autres se tournèrent vers l’avenir : les mortels. Je fus de cela. Avec d’autres, je participais à la fondation d’Uruk, où les hommes m’appelaient l’Oracle. Khanon Mehn, un des fondateurs, étreignit une princesse mortelle peu de temps après la construction de la ville. Tanaquil. J’étais fasciné par cette créature, la puissance de son esprit et sa beauté surnaturelle. Nous fûmes amants. Puis vint le songe de sang. Une nuit, Caïn vint me visiter et me délivra un secret qui bouleversa mon existence. Oui, il avait assassiné son frère Abel. Mais la lignée de son frère n’était pas éteinte. Il me chargea de la retrouver et de les mettre à l’abri de l’appétit de ses enfants. Et c’est ce que je fis. Mais j’ai trahi la confiance de notre créateur. Incapable de me séparer de Tanaquil, je lui parlais du fardeau que Caïn avait posé sur mes épaules et lui proposait de m’accompagner, ivre de ma propre arrogance et aveuglé par des désirs infidèles à la confiance de notre créateur.

Sa voix se fait plus amère.

- Nous avons parcouru les terres Mésopotamienne . Dans le songe de sang, Caïn m’avait affirmé qu’en voyant les descendants d’Abel, je saurai. Et j’ai su. Mais je n’ai pas décelé la convoitise chez Tanaquil. Ma magnifique Tanaquil. En secret, elle s’était tournée vers les puissances infernales, et sa recherche à mes côtés n’avait qu’une volonté, détruire la descendance d’Abel, ainsi étaient les commandements de son sombre maître. Nous avons livré bataille. J’ai vaincu. Mais une partie de moi est resté à jamais avec la seule créature dont je fus réellement épris.

Il soupire.

- J’ai alors constaté mon fourvoiement et l’ampleur de ma méprise. Les mots du créateur était pourtant simple : « mettre à l’abri de l’appétit de ses infants la descendance d’Abel ». J’ai pris la mer accompagné des trois derniers descendants d’Abel et guider l’équipage vers les contrées où tu viens de mettre pied. C’était alors le même Paradis vert. La descendance d’Abel s’est mêlée au sang des tribus autochtones, j’y ai veillé. Et il est encore vivace, je le sais. Je le sens.

L’image du leader des Tupinambas et d’une jeune fille de la même tribu s’impose alors à ton esprit.

- Mais Tanaquil s’est levée de sa torpeur, et elle a fini par retrouver ma trace. Tu en es la preuve. Son sang circule dans ton corps. Et je sens à travers lui toute la voracité de ma chère Tanaquil.

Peu à peu, les contours pleine de ténèbres de la caverne reprennent forme sous tes yeux, laissant derrière toi un passé lointain, antique.

- Je ne comprends plus ce monde. Voilà trop longtemps que je me suis plongé dans l’indolence du repos. Ma vigilance se perd, mon esprit s’embrouille dans les futurs possibles. J’ai besoin qu’un esprit jeune et vif prenne mon relais pour défendre la descendance d’Abel. Les Français sont sous l’emprise d’un esprit malfaisant, mais je sens encore en toi le choix, l’auto-détermination. Ma question est donc la suivante: reprendras-tu mon fardeau ? Ou souhaites-tu quitter cet endroit et en oublier tous les secrets ?

Une dernière option t’est suggérée… Il serait si facile de détruire ce corps sans vie. Tu sursautes, incapable de savoir si cette pensée est bien de toi. Le silence règne désormais en ce lieu enfoui sous la terre, dans l’attente de ta décision, qui pourrait changer tant de choses.
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MessageSujet: Re: São Sebastião do Rio de Janeiro   São Sebastião do Rio de Janeiro - Page 2 EmptyMar 26 Mai - 12:09

J'observe attentivement la silhouette immortelle me parler de celle que je considère comme ma Maîtresse. Celle qui m'a sauvé la vie, permis de traverser l'océan et de réaliser mes rêves d'enfant.

Mais étrangement sa voix me sort un peu de cet amour transi que je ressens pour elle, provoquant une douleur au niveau de ce cœur que je pensais éteint. Je constate alors que je ne suis finalement peut-être pour elle rien de plus qu'un esclave humain, qu'une goule anonyme de plus à qui elle a confié une tâche, tel un pion sur l'échiquier de ses ambitions.

Je cligne des yeux, la "vérité" apparaissant devant mon regard perdu. Son histoire fait étrangement écho à la mienne, comme si quelque chose nous reliait maintenant par ce fil invisible d'un étrange destin.

J'écoute la fin de son discours avec tout autant d'attention que si ma vie en dépendait, et m'aperçois alors que ce qui nous relie ressemble à ce qui me relie à ma Maîtresse. Un lien mystique. Une illusion de l'esprit. Encore un tour de vampires.

Sa question finale pose une question bien plus importante. Que faire. J'étais venu ici pour quérir une aide "divine" ou monstrueuse, pas pour me retrouver devant un choix aussi difficile que si l'on me demandait de quel bras je préférerais me séparer dans l'instant.

Le détruire pourrait être facile. Le démon en moi en a envie, pour faire taire cette langue de vipère qui salit de ses fausses paroles ma Maîtresse. Les armes à portée qui pourraient me servir à le faire.

Je secoue la tête à nouveau, pour me sortir de ce cauchemar éveillé qui m’écartèle l'esprit et me recentrer sur mes réels désirs. L'image du Français, et l'ombre de son Maître. Vaincre ses maudits. Voilà quelle était mon seul désir à cet instant. Voilà pourquoi il fallait que je laisse cet immortel inconnu en vie, ou quel que soit le nom que l'on pouvait donner à ce semblant d'existence.

Je finis par lever mes yeux noirs déterminés vers le corps rabougri :
- C'est une décision qui demanderait de prendre le temps d'y réfléchir. Malheureusement, il y a une bataille qui fait rage hors de votre "sanctuaire". Un autre immortel hante les environs. Mes hommes et moi sommes venus pour le chasser ainsi que ces Français. Et cet immortel est sur mon chemin...

Mes pensées filent comme le sang, alors que j'ajoute :
- Vos...Fidèles m'ont amenés ici pour y trouver une assistance salvatrice. Vous m'êtes inconnu, et vous me semblez aussi dangereux que celle dont vous vous faites l'aristarque...Alors au Diable vos manigances, vos manipulations machiavéliques et votre partie d'échec dans l'ombre des mortels. Ici et maintenant, votre aide m'est nécessaire. Faisons donc un marché..., dis-je alors qu'une tension hurle dans ma tête. Elle veut m'en empêcher. Mais elle est loin d'ici, et son sang n'est qu'un écho. Je finis ma phrase difficilement :
Commencez donc à me dire votre nom et votre clan, puis à m'expliquer sans ambages en quoi consiste ce rôle de "protecteur de la descendance d'Abel". Affirmez moi ensuite qu'il ne s'agira pas de devenir un mort-vivant desséché hurlant sa solitude dans une grotte pour l'éternité immortelle. Et donnez moi enfin votre parole que vous avez le pouvoir de m'aider à vaincre ce Vampire et ses sbires...

Silence. La fin de mon discours m'est presque physiquement douloureuse, mais ma volonté est encore forte en pensant à ce que j'ai à accomplir, à celui que je dois vaincre, et à ce que je peux faire pour contrôler ma propre destinée. Je finis par annoncer dans le silence mystique de cette grotte :
- ...Alors, et seulement alors, je répondrais à votre question - sûrement par l'affirmative si ce marché me paraît honnête pour moi et mes hommes...

Je laisse le silence pesant reprendre ses droits et accompagner l'insoutenable attente de ses réponses. Car au-delà de mon apathie mélancoliques qui m'habitait ces derniers temps, la vengeance et la justice pour la mort de mon ami venait de se mêler à une profonde envie de vaincre, pour me faire soudain entrevoir la nature cachée que je n'osais regarder en face de peur de me perdre sur les chemins de l'Enfer.

Mais ni Diable, ni Ange, je découvrais dans une illumination obscure l'image d'un chevalier de Sang, un conquérant devant qui tous les méchants devraient ployer.
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MessageSujet: Re: São Sebastião do Rio de Janeiro   São Sebastião do Rio de Janeiro - Page 2 EmptyMer 17 Juin - 9:30

- Honnête…

Le silence semble glacer la pièce souterraine. Un instant fugace, tu as le sentiment qu’un terrible prédateur rôde autour de toi en une danse de mort dont tu serais la prochaine victime. Cette tension soudaine disparaît aussi vite qu’elle est venue.

- Oui, oui… reprend la voix du vampire dont le corps n’a toujours pas fait le moindre mouvement, comme s’il se parlait à lui-même. Ton sang est encore si jeune, si plein d’idéalisme. Silence. Notre espèce est damée, nous avons été condamnés pour le péché de l’originel, Caïn. Tanaquil t’a déjà mené dans un monde où les notions d’honnêteté ne sont plus que de lointains concepts, des outils pour mieux manipuler ceux qui ignorent la réalité qui se cache derrière leur vision tronquée.

Loin de l’amuser, ce constat semble au contraire le désabuser.

- Il m’est impossible de te promettre des choses dont je ne puis m’assurer qu’elles ne se produiront jamais. Si tu acceptes la tâche que je souhaite te confier, peut-être seras-tu un jour un mort-vivant desséché hurlant sa solitude dans une grotte pour l'éternité immortelle, car l’éternité est une malédiction. Les éons ponctionnent leur tribut sur la psyché. Peu à peu, la plupart d’entre-nous oublie quelle est leur raison d’être pour céder à l’appel du sang et à la bête qui ronge notre âme et notre conscience. Le choix devient alors limité. Se retirer du monde ou céder au monstre qui vit en nous et finir détruit par ses pairs. Non, jeune mortel, je ne peux te promettre que tu ne seras pas un jour à ma place si tu suis la voie que je t’ouvre.

Là encore, les mots s’arrêtent pour marquer une pause dans le discours qui n’existe que dans ton esprit.

- Mais je connais Tanaquil. Elle t’a déjà condamné à suivre ce chemin. Si tu la sers bien, tu deviendras l’un de ses serviteurs immortels. Sinon, elle te détruira comme un insecte. Tanaquil voit la descendance d’Abel comme une source de pouvoir au mieux, une menace au pire. Elle n’a jamais adhérer aux injonctions du songe de Sang. Elle craint le pouvoir du sang d’Abel car, vois-tu, ses descendants sont insensibles à la souillure de notre espèce. Leur sang n’est pas corruptible. Je ne sais dire pourquoi notre créateur m’a demandé de protéger les enfants d’Abel, mais je devine que cela est en lien avec la destruction de notre espèce, la Géhenne. Et Tanaquil l’a compris aussi. Elle redoute plus que tout cela. Ta présence ici n’a pour objectif de vaincre les français comme tu sembles le penser, ils sont de toute façon quantité négligeable au regard du pouvoir que je peux te transmettre. Tu es ici pour que Tanaquil valide sa théorie sur ma présence en ces lieux. Ici, dans ce lieu, son sang qui circule dans tes veines lui échappe, mais elle va rapidement arriver à la conclusion logique que cela induit.

Encore une fois il semble se perdre dans des pensées qui s’acheminent sur l’ensemble des possibles d’un futur que tu devines centenaires.

- Si tu t’engages sur le chemin que je t’appelle à suivre, tu auras le pouvoir de détruire le Caïnite derrière la présence des Français en ces lieux, de cela je puis t’apporter la garantie. Mais ces lieux enchanteurs ne sont déjà plus. Un paradis perdu. L'objectif que je t'assigne est de protéger les enfants d’Abel d’une autre manière que moi. Masques leur présence dans une cité qui dissimule leur identité, obscurcis l’esprit de Tanaquil sur tes réelles intentions, tel le prestidigitateur qui attire l’attention sur sa main droite pendant que la gauche réalise son tour de magie. Elle viendra. Tôt ou tard, elle viendra s’assurer que ton émancipation n’est pas lié à moi, il faudra alors que la cité masque tes buts réels, qu’elle soit l’écran de fumée derrière lequel se cache tes intentions. Par mon sang, je t’en offrirai le pouvoir.

La pause est alors plus longue, comme s’il te laissait le temps d’absorber la signification de ses dires.

- Tu as raison, jeune Sandro, il te faudrait plus de temps pour prendre une décision aussi lourde, car elle n’engage pas que ton avenir immédiat. Mais ni toi, ni moi n’avons ce luxe. Tanaquil est sur mes traces et je me dois de répondre au serment fait à notre créateur. Je pourrai te contraindre à accepter, mais quel intérêt ? Ainsi le choix repose sur ta seule volonté. Refuses ma proposition et tu sortiras d’ici libre de mener le combat que t’as assigné ta maîtresse, ton esprit sera vidé de cette rencontre. Acceptes et je t’offre un pouvoir incommensurable, mais une responsabilité qui l’est tout autant, voire plus. Le choix est dans tes mains.
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MessageSujet: Re: São Sebastião do Rio de Janeiro   São Sebastião do Rio de Janeiro - Page 2 EmptyMer 17 Juin - 14:13

J'écoute attentivement la réponse de cet ancien buveur de vitae, me concentrant sur la sincérité de ses propos. Tout dans son attitude respire une sagesse sans âge, une lucidité trahissant des Millénaires d'expériences, et le reste d'une volonté bien plus puissante que la mienne. Je devais me résoudre au blasphème, ce Vampire était devenu une sorte d'être divin, ou son contraire. Des êtres qui pouvaient tout, et pour qui la mort n'avait été qu'un commencement, il y a des éons. Un être qui a lui seul pourrait gouverner et manipuler une nation ou même tout le monde connu.

Mais contrairement à ma Maîtresse, il ne cherchait pas à me manipuler, je pouvais maintenant le sentir, comme lorsque les yeux fermés l'on peut sentir ses liens se dénouer. Au contraire, il me libérait peu à peu de l'emprise du Sang qui me dominait.

Ses propos sont honnêtes, je peux le sentir. Mais effrayants. Devenir un immortel m'était toujours apparu comme une lointaine épreuve à la fois envoûtante et cruelle qu'il me faudrait subir su le chemin de ma déchéance. Mais son récit ne me rassure pas, tout en confirmant mes doutes. La Bête. Le Démon en chaque vampire. Et il semble bien plus dur de ne pas devenir un Monstre que ce que ma Maîtresse ne voulait bien me le faire croire.

Son discours sur ma Maîtresse me confirme ce que je sens depuis que je suis entré ici. Cette immortelle est d'une cruauté sans limite, et c'est une manipulatrice qui n'hésitera pas à déchirer mes tripes sans même y penser lorsque je commettrais le moindre faux pas, ou même avant si cela servait ses desseins. Et la situation actuelle si ce vieillard disait vrai, risquait de lui donner une raison de le faire.

J'écoute ensuite ses certitudes de réussites, ses avertissements et le renouvellement d'un coeur calciné mais que je peux sentir encore empreint d'une certaine humanité qui me laisse le choix plutôt que de me rendre esclave de lui. Constat plutôt rassurant compte tenu de ce que je m'apprête peut-être à accepter.


Dans le silence qui a repris ses droits, je prends un temps pour réfléchir aux conséquences que pourrait avoir ce choix. Mais au fond de moi, je sais que c'est inutile. Depuis mes premiers larcins d'enfants j'ai appris que la puissance et le pouvoir, de quelque nature qu'ils soient, ont toujours un prix élevé. Celui d'un cachot. Celui d'une gorge. Celui du sang. Celui de la servitude. Et même celui d'une malédiction Millénaire.

Mais étais-je prêt à sacrifier autant ?

Le visage de Sergio revient me hanter, puis celui de mes hommes qui attendaient encore dehors, se questionnant probablement sur toute cette mystérieuse histoire. Je revois l'île, et le Fort. la Silhouette indistincte d'un immortel, se riant de moi et de ma faiblesse.

Mes dents se serrent. Je sais que ce n'est peut-être que vanité. Mais je ne peux laisser gagner ce Vampire. Je ne peux sacrifier ces hommes loyaux. Je ne peux me résoudre a laisser mourir Riario comme j'ai laissé périr Sergio. La Justice devait faire son oeuvre pour venger tous ces morts aux mains des Français, sinon rien de tout cela ne pourrait avoir de sens. Et il était impératif que tout ceci ait un sens.

Une Cité. Un Paradis perdu dont je deviendrais le Chevalier ou le Roi.

Mais surtout une victoire sur cet ennemi qui me narguait, en sauvant toutes mes troupes. Un Héros des Ténèbres. Pour les protéger tous.

C'est d'une voix grisée par la vision de mon propre avenir que je finis par déclarer, plantant mes yeux noirs aussi profonds que les Abysses dans ceux de l'Antique immortel :
- Je comprends. Et j'accepte ton offre. Je porterai ton fardeau, en m'en montrerai digne, j'en fais la promesse. Révèles moi, Sombre Père, ton nom et ton clan. Et fais de moi ton Fils... , finis-je en m'agenouillant cérémonieusement en signe d'allégeance à celui qui allait faire de moi celui que j'étais destiné à devenir.
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